Présentation Édito

LE TOUR EST DEJA DE RETOUR

Le Tour de Bretagne retrouve ses dates d’origines après un drôle de contre-la-montre

Un après-midi de septembre 2021, la Rance semble comme attirée par la ville haute, là où les clameurs s’estompent doucement au pied des remparts. Dinan la fortifiée vient de vivre une de ses plus belles batailles … sur deux roues. Le 54
ème Tour de Bretagne s’achève sur la folle victoire du jeune breton Jean-Louis Le Ny (WB-Fybolia Locminé), malgré une chute à 2 kilomètres de l’arrivée, sa 1ère victoire sur une grande course à étapes. Fin joyeuse d’une semaine de course originale pour le retour d’un monument du cyclisme français. La journée a été longue et l’attente aussi : 16 mois pour un Tour décalé par les soubresauts d’une pandémie parfois sans pitié.

Le port de Dinan retrouve son calme alors que les derniers vélos retrouvent leurs galeries. Le « grand cirque » quitte les Côtes-d’Armor dans un dernier fracas, derniers klaxons avant de nouvelles histoires, d’autres aventures. Fin d’un nouveau chapitre dans le grand livre du Tour de Bretagne qui tiendra assurément une place très particulière.

Un contre-la-montre … de 6 mois

Mais la nuit a été courte et le réveil brutal pour certains, ceux qui veillent bénévolement par amour sur ce Tour de Bretagne. Le retour à une certaine normalité et aux dates traditionnelles du Tour de Bretagne se compte en jours plus qu’en mois. 210 jours exactement séparent ce « célèbre » 26 septembre du lundi 25 avril 2022. Autrement dit, faire en 6 mois ce que l’on fait habituellement en un an, voire même un peu plus. Un vrai challenge, pour ne pas dire un défi. Une préparation intense, précise, sans faille, avant de pouvoir libérer en toute sécurité un peloton avide d’exploits.

Le cyclisme a cette particularité de jouer à ciel ouvert sur un terrain immense dont le décor n’est jamais le même et défile parfois très vite. Pour organiser ce 55ème tour de Bretagne, les organisateurs ont disputé à leur façon, un contre-la-montre et celui-là s’est fait en 6 mois, avec cette particularité d’un condensé de quelques heures qui en fait un évènement éphémère.

Un retour aux sources attendu et profitable

 C’était bien un contre-la-montre, un laps de temps très court pour terminer un puzzle en forme d’une Bretagne toujours aussi fervente de cyclisme. Et on peut affirmer avec une pointe d’humour qu’il y a beaucoup de vainqueurs, entre spectateurs et coureurs. En effet, le retour à des dates « dites classiques » a boosté l’envie de venir ou de revenir.

Une victoire sur un Tour de Bretagne ouvre en effet souvent des portes sur d’autres horizons. C’est aussi pour ça que le parcours est tracé avec une telle minutie. Cette année, le Grand Départ se fera en Loire-Atlantique (44). Comme si Guenrouët ouvrait les portes vers la Bretagne, où le tracé forme comme un W géant remontant vers la Manche jusqu’à Saint-Jacut-de-la-Mer et ses 900 habitants avant de redescendre vers le golfe du Morbihan avec des arrêts dans des villes de cyclisme comme Missillac, Camors, Ploërmel ou Scaër, haut lieu d’un autre sport, le gouren (la lutte bretonne).

La Bretagne est une terre de jeu fantastique. Le final de cette 55ème édition se jouera à Lannion un 1er mai, retour aux sources oblige. Une 7ème et dernière étape où l’on espère un final tout aussi palpitant qu’il y a 7 mois. La conclusion de 7 jours de plaisir comme seul le sport peut en donner, grâce à des organisateurs passionnés qui se transforment en « fabricants de bonheur ». 


Thierry Adam