Le récital d'Alexis Guérin sur la seconde étape

Place à la seconde étape du 57ème Tour de Bretagne qui promet d’être épique. Le ciel se charge au moment du départ et le vent de dos annonce une belle partie de manivelles.

 

Après un départ mouvementé, et notamment une tentative de coup de bordure des Lotto Dstny, le bon coup de la journée met à l’avant trois coureurs avant les Monts d’Arrée.

 

Le breton Baptiste Veistroffer (Decathlon AG2R La Mondiale), le néerlandais Lucas Janssen (Arkéa-B&B Hôtels) et le courageux Tom Mainguenaud (Cre’Actuel-Marie Morin-U22). Ce dernier, bien qu’ayant une dent cassée suite à une chute hier, s’est levé du bon pied et part à l’attaque.

 

Les 3 fuyards sont gardés par le peloton à distance respectable, l’écart oscillant entre 2 et 3 minutes au gré des montées et descentes incessantes de la plus longue étape de ce Tour de Bretagne 2024.

 

Tom Mainguenaud s’adjuge la plupart des classements grimpeurs du jour pour défendre le maillot porté par son coéquipier Robin Lesné tandis que ses 2 acolytes s’écharpent pour les sprints intermédiaires. A ce jeu-là, Veistroffer est le plus fort. Tant et si bien que les forces commencent à manquer au jeune Lucas Janssen qui doit se résoudre à laisser filer ses 2 compagnons. C’est à ce moment que survient le second incident mécanique de la journée pour le malheureux Mainguenaud qui doit également se relever et retrouver le rang d’un peloton qui commence à se mettre en ordre de bataille à l’approche du circuit final de Pontivy.

C’est donc seul que Baptiste Veistroffer fait son entrée dans Pontivy. Derrière lui, les attaques secouent le peloton dans la longue côte de Ker Anna, et cela commence à faire des dégâts. Alexis Guérin (Philippe Wagner-Bazin) se propulse à l’avant, un temps suivi par d’autres vaillants attaquants, il fait craquer tout le monde alors qu’il entame un raid solitaire à 45 kilomètres de l’arrivée. Il repousse vite le peloton à 30 puis 40 secondes, dépasse Veistroffer qui ne peut tout simplement rien faire, et s’envole devant le fan club de l’équipe Wagner-Bazin qui s’est massé en haut de la difficulté du circuit.

 

 

Le peloton réagit et les attaques se multiplient au fil des tours mais Guérin accroit son avance à un peu plus d’une minute sur le peloton. Il reste alors 1 tour et demi à couvrir soit un peu plus de 15 kilomètres et l’exploit est en marche. Toujours lucide Guérin s’alimente jusque dans les derniers kilomètres et s’impose le long du Blavet avec une mince mais suffisante marge qui lui permet de s’emparer du maillot de leader et de s’offrir une célébration qui fera date.

 

10 secondes après lui, le sprint du peloton est réglé par le champion du monde espoirs de Cyclo-Cross Tibor del Grosso (Alpecin-Deceuninck) devant Vlad Van Mechelen (DSM-Firmenich Post NL). Tous les favoris finissent placés et les Lidl-Trek laissent les cartes entre les mains de l’équipe Wagner-Bazin pour gérer la course durant le reste de la semaine.

 

 La réaction du vainqueur de l’étape et nouveau leader, Alexis Guérin (Philippe Wagner-Bazin) : « Dans la semaine, c’est une des étapes qui pouvait me convenir. On l’avait coché et l’équipe a fait un gros travail autour de moi pour que j’arrive le plus frais possible sur ce circuit final. Le vent sur le circuit avantageait un homme seul. A la base j’avais prévu d’attaquer plus tard mais l’opportunité s’est présentée au premier tour. J’ai des qualités qui font que je peux partir de loin et je m’en suis servi aujourd’hui. Honnêtement aujourd’hui je ne me suis pas soucié du général. Je cours au jour le jour. On s’était dit qu’aujourd’hui on jouait comme une classique pour aller chercher cette victoire d’étape qui montre mes qualités pures et qui efface beaucoup de défauts que l’on m’attribue. Pour le général, l’équipe n’a jamais eu l’occasion de défendre un maillot de leader. On verra au briefing comment organiser cela. Je vais étudier le parcours et faire la tactique en fonction. »

Étape 2 - le parcours

La 2ème étape verra les coureurs quitter le Finistère en direction du Morbihan. Sur de belles et larges routes, le peloton traversera les Monts d’Arrée pour passer le point culminant de la Bretagne au Roch Trévézel. 

Le parcours est en faux plat constant et, si aucune difficulté majeure n’est à noter, les organismes n’arriveront pas frais sur le difficile circuit final de Pontivy. Les coureurs auront à franchir à 5 reprises la longue côte de 3km qui devrait marquer le premier temps fort de cette 57ème édition pour le classement général.